Le Togo connaît une véritable explosion entrepreneuriale ces derniers temps . Chaque année, des milliers d’entreprises voient le jour. Ce qui traduit l’engouement des Togolais, notamment des jeunes, pour l’auto-emploi et l’innovation. En 2024 par exemple , 14 919 nouvelles entreprises ont été enregistrées, dont 12 371 créées par des Togolais. Un chiffre impressionnant qui témoigne d’un dynamisme économique en apparence florissant.
Cependant, derrière ces statistiques encourageantes, une réalité plus préoccupante se dessine : la majorité de ces entreprises ne survivent pas au-delà de quelques mois ou années . Entre difficultés structurelles, manque d’accompagnement et pression fiscale, les jeunes entrepreneurs peinent à maintenir leur activité à flot.
Un entrepreneuriat étouffé
Si la création d’entreprise semble accessible avec certaines réformes telles que la création en ligne ou encore la réduction du coût de création au Centre de Formalité des Entreprises (CFE), sa pérennisation est un véritable parcours du combattant. Parmi les obstacles majeurs, on note un manque d’accompagnement efficace. De nombreux entrepreneurs se lancent sans réelle formation en gestion d’entreprise. L’absence d’un cadre de suivi et de mentorat limite leur capacité à structurer et faire grandir leur projet. A cela s’ajoute un accès difficiles aux finances. En effet, l’un des principaux défis des entrepreneurs togolais reste le financement. Les banques imposent des taux d’intérêt élevés et exigent des garanties souvent inaccessibles pour les jeunes porteurs de projets. Les fonds publics et les structures d’accompagnement restent insuffisants ou mal adaptés aux besoins réels du terrain. En outre, la pression fiscale contraint la plupart de ces entreprises à fermer leur porte. Malgré les initiatives visant à simplifier la création d’entreprises, la charge fiscale reste un frein dans un environnement où la mévente ou un accès difficile aux marchés et opportunités demeure difficile. Entre les taxes, les cotisations sociales et les diverses redevances, les jeunes entreprises peinent à générer suffisamment de trésorerie pour assurer leur croissance.
Si le gouvernement se félicite du nombre croissant d’entreprises créées, il est urgent d’aller au-delà des chiffres et de s’attaquer aux véritables causes de leur faible longévité.
Des approches de solutions telles que la réforme du système de financement pour offrir des prêts à taux réduits et des subventions adaptées aux besoins des entrepreneurs, renforcer l’accompagnement via des incubateurs, du mentorat et des formations en gestion d’entreprise, asseoir une politique fiscale plus souple, seraient judicieux pour donner longue vie à ces entreprises.
L’entrepreneuriat est une véritable locomotive pour le développement économique du Togo. Mais sans un cadre favorable à leur épanouissement, les entreprises continueront de naître en masse… et de mourir tout aussi vite.