Quatorze (14) militants de l’opposition ont été condamnés, lundi 3 janvier 2025 à Lomé, à 10 ans de réclusion criminelle. Fin 2018, ils avaient été arrêtés et placés sous mandat de dépôt après plusieurs jours passés au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC). Devant la cour, les accusés ont nié en bloc les faits qui leur étaient reprochés.
Arrêtés fin 2018 pour complot contre la sécurité intérieure de l’État, groupement de malfaiteurs et trouble aggravé à l’ordre public, 14 militants du Parti national panafricain (PNP) de Salifou Tikpi Atchadam vont passer dix (10) ans derrière les barreaux. C’est la peine prononcée à leur encontre, lundi 3 janvier dernier, par la cour d’assises de Lomé, à l’issue d’un long et éprouvant procès.
Accusés d’avoir tenté de comploter contre la sécurité intérieure de l’État, de supprimer les institutions de la République et d’empêcher la tenue des élections législatives de décembre 2018, les accusés, en présence de leurs avocats, n’ont pas reconnu les faits. Sur les 20 mis en cause, 4 sont en cavale, 2 ont été libérés pour non-lieu. Parmi les 14 détenus à la prison civile de Lomé, 8 seraient venus du Ghana pour, expliquent-ils, participer aux manifestations projetées par la coalition des 14 partis politiques de l’opposition (C14).
Dans son réquisitoire, le parquet général a estimé que les faits reprochés aux accusés étaient établis. Il s’appuie notamment sur des conversations téléphoniques, des échanges de messages extraits de leurs téléphones portables ainsi que des documents saisis. Selon la reconstitution des faits par le procureur général, Goma Aziz et ses co-accusés auraient planifié des attaques contre les institutions de la République, envisagé de tirer sur le président de la République et cherché à empêcher la tenue des élections législatives de 2018.
Pour ce faire, ils auraient projeté le recrutement de mercenaires venus du Ghana, entraînés par un ancien militaire ivoirien. Des armes auraient été achetées, et un début de fabrication de cocktails Molotov aurait été constaté. Des faits que les accusés continuent de nier.
À la barre, ces derniers ont affirmé avoir été torturés et soumis à des traitements inhumains et dégradants par des officiers de police et de gendarmerie, depuis leur arrestation jusqu’à leur interrogatoire au Service central de renseignement et d’investigation criminelle (SCRIC).
« Ils ont pointé une arme sur moi pour m’exécuter. Pour moi, c’était ma dernière journée. Mais ensuite, ils ont abandonné ce projet », a témoigné Adam Latif, l’un des accusés, qui affirme être venu à Lomé uniquement pour participer aux manifestations de l’opposition. Il a nié les faits et soutient avoir été contraint de signer son procès-verbal.
« Avant de signer le procès-verbal, on ne m’a pas donné la chance de le lire », a-t-il souligné.
Ses co-accusés, allant dans le même sens, ont déclaré avoir subi les mêmes traitements.
Contre la délibération des juges, les avocats de la défense prévoient interjeter appel à la demande de leurs clients.
El bicho