Désigné par l’Union africaine pour conduire la médiation entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, le président togolais Faure Gnassingbé hérite d’une mission complexe. Cependant, si la tâche s’annonce ardue, elle n’est pas impossible pour ce dirigeant dont l’expérience diplomatique fait figure de référence sur le continent.
Des atouts diplomatiques notables
Le premier argument dont dispose Faure Gnassingbé, réside dans ses relations personnelles étroites avec les présidents congolais et rwandais, Antoine-Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Ces liens de confiance pourraient lui permettre de jouer un rôle d’intermédiaire crédible, écouté et respecté .
Le second argument est l’absence d’intérêt du Togo dans ce conflit. Le Togo n’est pas impliqué dans ce conflit. Le président togolais n’a aucun intérêt direct dans cette crise, ce qui renforce sa position de médiateur neutre et impartial. Cette indépendance est un élément clé dans le processus de médiation de la crise.
Enfin, Faure Gnassingbé peut s’appuyer sur son expérience reconnue en matière de résolution de conflits. Il a déjà contribué à apaiser plusieurs crises régionales, notamment entre le Mali et la Côte d’Ivoire, celle opposant la CEDEAO aux Etats de l’AES, ou encore dans le conflit soudano-soudanais. Sa désignation par l’Union africaine n’est pas le fruit du hasard : elle consacre une trajectoire diplomatique discrète mais efficace du futur probable Président du Conseil des Ministres (PCM) du Togo.
Un passage de relais stratégique
La mission confiée à Faure Gnassingbé par l’Union Africaine intervient après le retrait de son homologue angolais, João Lourenço, qui menait jusque-là les efforts de médiation.
Un conflit enraciné dans la région des Grands Lacs
La crise qui oppose la RDC et le Rwanda s’enracine dans les tensions autour du mouvement rebelle M23, majoritairement composé de Congolais tutsis. Ce groupe accuse Kinshasa de ne pas respecter les accords de paix précédemment signés. De son côté, la RDC accuse Kigali de soutenir militairement le M23, ce que le Rwanda nie catégoriquement.
Le Rwanda, pour sa part, reproche à la RDC d’être complice avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hostile au régime de Paul Kagame.
Cette mission est certes délicate, mais peut-être taillée à la mesure de celui que l’on considère comme un médiateur incontournable pour la paix en Afrique.