A l’approche du 65e anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale, la capitale, Lomé, se pare de ses plus beaux atours. Drapeaux, enseignes, banderoles et autres ornements tricolores habillent les rues et bâtiments et plongent les citoyens dans l’ambiance fervente de cette commémoration historique.
Le pays s’apprête à célébrer le dimanche 27 avril 2025, son indépendance acquise en 1960.
En prélude, les préparatifs semblent aller bien dans la capitale . Chaque coin avec les décorations aux couleurs nationales rappelle aux Togolais l’importance de cette journée mémorable où leur nation a dit non à la tutelle coloniale. Mais si l’esthétique est au rendez-vous, une question revient avec insistance dans les débats publics sur la souveraineté des pays africains : cette indépendance est-elle réelle ?
27 avril, une fête à repenser ?
Comme nombre de pays d’Afrique subsaharienne, le Togo est aujourd’hui confronté à une remise en question du sens de l’indépendance. De plus en plus de voix, notamment au sein des milieux panafricains, estiment que les festivités traditionnelles manquent de profondeur et occultent une vérité qui dérange : celle d’une dépendance persistante sous la forme économique, diplomatique, voire culturelle vis-à-vis des anciennes puissances colonisatrices.
Ces voix appellent non seulement à une révision du format des célébrations, mais aussi à un repositionnement stratégique des pays africains sur la scène internationale. Pour ces panafricanistes d’une vraie Afrique libre, les festivités de l’indépendance devraient être l’occasion d’une introspection , d’un bilan critique, mais aussi d’un engagement renouvelé en faveur de l’autonomie réelle des pays du continent .
Le Togo, entre tradition et engagement panafricain
Porte-étendard d’un panafricanisme moderne sur la scène africaine , le Togo n’a jamais caché sa volonté de voir émerger une Afrique forte et réellement souveraine. Plusieurs fois à la tribune des Nations unies et dans les sommets internationaux, son président Faure Gnassingbé et son ministre des Affaires étrangères, le professeur Robert Dussey, ne cessent d’appeler à la refondation des relations entre l’Afrique et le reste du monde, notamment l’Occident.
Ces prises de position, bien que saluées, exigent des attentes plus légitimes : des actions et actes concrets qui vont démontrer la détermination et l’engagement d’un pays prêt à rompre avec ce cordon colonial. Ainsi, le pays traduira-t-il en acte, ses appels à une réelle souveraineté et un traitement égal à égal à travers la prochaine fête de l’indépendance autrement célébrée ? S’orientera-t-il vers une approche nouvelle, plus en phase avec ses discours panafricanistes, ou s’en tiendra-t-il à la tradition des parades militaires et des discours officiels ?
Un anniversaire à la croisée des chemins
Alors que le Togo s’apprête à souffler ses 65 bougies d’indépendance, l’heure est peut-être venue pour lui d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire. Une célébration certes, mais aussi une réflexion , un appel à l’unité africaine et à l’action pour une véritable souveraineté. Car plus que jamais, les peuples africains aspirent à une indépendance concrète, vécue et assumée.
Reste à savoir si cette année, le 27 avril sera une simple commémoration ou le point de départ d’un tournant historique.
Il sied de préciser que le logotype de ce 65e anniversaire qui incarne la continuité graphique des éditions écoulées et qui sert de l’identité visuelle de la célébration, a été dévoilée. On retrouve dans ce logo, la silhouette stylisée qui caractérise le monument de l’indépendance, les chiffres 6 et 5 qui représentent le nombre d’années de souveraineté et l’étoile blanche du drapeau national.