Au Ghana, quatre députés compliquent le processus législatif à l’approche des élections générales prévues en décembre 2024 suite à leur basculement dans l’opposition. Ces défections, qui touchent principalement le parti au pouvoir, soulèvent des inquiétudes quant à l’adoption de lois stratégiques.
En effet, ces quatre députés, dont deux issus du New Patriotic Party (NPP) au pouvoir, un du National Democratic Congress (NDC, principal parti d’opposition) et un indépendant, ont annoncé leur intention de se présenter aux prochaines législatives sous de nouvelles étiquettes politiques, alors que l’article 97 de la Constitution ghanéenne prohibe ce changement de parti aux députés en cours de mandat.
Face à cette violation, le président du Parlement, Alban Bagbin, a déclaré vacants leurs sièges. Une décision qui a permis au National Democratic Congress (NDC) de prendre une légère avance à l’Assemblée nationale avec 136 sièges contre 135 pour le NPP, qui bénéficiait auparavant d’une majorité de 138 sièges. Cela modifie également l’équilibre des pouvoirs à quelques semaines des élections législatives et présidentielles du 7 décembre, qui s’annoncent très serrées entre les deux grands partis.
Le basculement de la majorité parlementaire pourrait suspendre des projets de loi stratégiques, notamment des textes relatifs à l’énergie nucléaire, à la protection de l’environnement, en particulier contre l’orpaillage illégal, et un accord de prêt de la Banque mondiale.
Alexander Afenyo-Markin, leader parlementaire du NPP, a exprimé son mécontentement en déposant un recours devant la Cour suprême pour contester l’interprétation de l’article 97 de la Constitution. Il a ensuite affirmé que son parti ne participera plus à aucune séance parlementaire tant que la Cour suprême n’aura pas statué sur ces questions délicates.
Il convient de rappeler que le Ghana, souvent considéré comme un modèle de stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest, est fortement affecté par ce récent bouleversement politique, surtout dans un contexte régional marqué par les coups d’État et l’insécurité.
Moïse AKAKPO