La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO ) toujours impuissante face à la violation des droits et aux principes démocratiques par certains de ses Etats membres. L’institution a qualifié mardi, de « non autorisée », la réunion publique qui a failli coûté la vie à l’un de ses Député, le Sénégalais Guy Marius Sagna à Lomé. Une manière, de plus à cette institution déjà à l’agonie, de montrer ses limites.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 02 octobre, la CEDEAO jusque-là silencieuse, sort de sa léthargie et semble être loin de l’une de ses visions capitale qu’est la CEDEAO des peuples.
En effet, le 29 septembre 2024, l’honorable Député Guy Marius SAGNA a été victime d’une agression physique dans la capitale togolaise, alors qu’il participait à une réunion publique d’un collectif de partis de l’opposition et d’organisations de la société civile. Cet incident , comme le souligne la CEDEAO dans son communiqué, survient en marge de la 3e session extraordinaire du Parlement de cette même institution.
Si la CEDEAO a réagi en condamnant cet acte de violence et en exprimant ses vœux de prompt rétablissement pour le député et les autres blessés, il sied de s’interroger sur le qualificatif « non autorisée » qu’elle a employé.
En outre , en qualifiant la réunion de « non autorisée », la CEDEAO semble montrer une fois de plus, ses limites et sa faiblesse face à l’un de ses Etats membres qu’est le Togo et surtout son incompétence à trancher des questions aussi cruciales qui sont le soubassement même de sa raison d’être : la démocratie et l’Etat de droit.
Cette position soulève des questions sur la volonté de l’institution à affirmer son rôle de gardienne de la démocratie en Afrique de l’Ouest et surtout de traduire en acte sa vision d’être une « CEDEAO des peuples ». En adoptant une attitude qui frôle la lâcheté, elle laisse entendre que la répression de l’opposition et des voix critiques est tolérée, tant qu’elle se déroule sous le couvert de la légalité. Cette expression « non autorisée », semble justifier les violences commises sur Guy Marius Sagna et les autres.
Il est essentiel que la CEDEAO prenne position de manière ferme et proactive contre toute forme de violence et de répression politique. Les actes de violence à l’encontre des députés ne sont pas seulement des atteintes à leur personne ; ils portent atteinte à la démocratie elle-même que l’institution est sensée garantir .
La CEDEAO doit agir, non seulement pour protéger ses membres, mais aussi pour défendre les principes démocratiques qui fondent son existence.
El bicho