Après l’adoption de la loi portant création des communes, le Togo rentre de plein pied dans le processus électoral avec en ligne de mire la relecture du code électoral et la mise en place d’une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) technique.
Il faut l’avouer, le choix d’une telle CENI s’impose au regard des divers soubresauts qui ont émaillé les différents processus électoraux, les conflits au sein des différentes CENI politiques mises en place au Togo.
La dernière en date fut l’élection présidentielle de 2015 ou le vice président de la CENI, Francis Pédro de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, opposition), a failli provoquer une crise à l’ivoirienne à la télévision nationale togolaise lors de la proclamation des résultats du scrutin.
Le gouvernement togolais, dans cette logique, s’est donnée jusqu’au mois août 2017 pour mettre en place le nouvel organe qui sera chargé d’organiser les prochaines élections. Déjà le 29 juin dernier, le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Payadowa Boukpessi, a rencontré une quinzaine de partis politiques dont l’ANC. Les discussions ont porté sur les aspects administratifs et techniques de cette nouvelle commission.
L’opposition togolaise pour sa part pense à un coup de force. C’est ce qui ressort de la sortie médiatique de l’ANC du jeudi dernier où le parti de Jean-Pierre Fabre dit vouloir alerter l’opinion nationale sur un « nouveau coup de force » en préparation par le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), aux fins d’imposer à la classe politique et aux populations togolaises, « un code électoral et une prétendue CENI technique, taillés sur mesure ».
Pour l’ANC, la relecture du code électoral ainsi que la recomposition de la CENI constituent les réformes électorales prévues dans le cadre de l’Accord politique global (APG), au même titre que les réformes politiques constitutionnelles et institutionnelles.Un courrier a d’ailleurs été adressé au ministre en question sur ce souhait du parti orange.
« Il y a lieu de surseoir à la démarche en cours au niveau du ministre en violation de l’APG, et d’ouvrir entre les partis politiques parlementaires, une discussion sérieuse et structurée devant permettre d’engager les réformes électorales sur des bases saines et consensuelles », a confié Edem Atantsi de l’ANC.
Selon lui, une commission électorale procède nécessairement d’un consensus politique.
« A ce titre, elle est nécessairement politique. En outre, les missions dont la commission électorale est investie, à savoir la préparation, l’organisation et la supervision des élections, sont aussi éminemment politiques, mêmes si ces missions comportent, dans leur formulation et dans leur mise en œuvre, des exigences techniques », a-t-il conclu.
Quoiqu’on dise, nombreux sont ceux qui veulent de la mise en place de cette CENI technique qui a fait ses preuves dans toutes les grandes démocraties. L’exemple du Ghana voisin en est plus marquant. Nous y reviendrons.
(photo, Jean Pierre Fabre,,président de l’ANC)
Démocrate
(00228) 91 85 40 14
98 60 67 68
democrate2010@gmail.com