Plus de lumière sur le scrutin présidentiel d’avril 2015

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Spécial meeting de l’ANC en fin de semaine dernière à Tsévié

 Le 18 juin 2016 à Tsévié, les leaders de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC) ont rencontré les populations de cette ville qui adhèrent à leur vision politique dans le but d’échanger avec elles sur la vie de leur parti et sur des perspectives futures. Pendant le déroulement du meeting, Francis Pedro AMUZU, membre du bureau exécutif du parti ANC, Vice-président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour le compte de l’élection présidentielle de 2015, est revenu sur les circonstances dans lesquelles les résultats de cette élection ont été publiés à travers un témoignage poignant qui se veut véridique et fiable.

A la lumière, et surtout à la lumière de ce témoignage, l’on s’aperçoit que le cadre de travail de la CENI relativement à l’élection présidentielle d’avril 2015 était le carrefour d’entorses flagrantes au règlement de la CENI et de plusieurs entraves à la transparence de l’élection présidentielle. Si nous nous fondons sur le témoignage de Francis Pedro AMUZU, nous pouvons énumérer certaines irrégularités qui ont entaché les travaux de la CENI telles qu’elles suivent.

L’immixtion gouvernementale dans le déroulement des travaux de la CENI est expressément prohibée par les textes qui régissent les travaux de cette commission. Mais à la veille de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle d’avril 2015, le ministre Gilbert BAWARA s’est rendu au siège de la CENI et a tenu à parler à huit-clos avec le président de la CENI Taffa TABIOU et un autre membre le Colonel SANGARE. Le message qu’il avait apporté aux membres de la commission était que le président ghanéen, John Mahama Dramani ordonnait que la CENI rende publics les résultats de l’élection présidentielle le jour prévu pour leur proclamation, et cela quelles que fussent les circonstances ; qu’il ordonnait qu’un report ne saurait être toléré et que les résultats devaient être rendus officiels dans les plus brefs délais. Un tel message, au-delà du fait de surprendre plus d’un, fait présumer combien le ministre Gilbert BAWARA est habile en orchestrations mensongères. L’intervention d’un membre du gouvernement, en la personne du ministre Gilbert BAWARA, était contre les textes et ne pouvait permettre un meilleur déroulement des travaux au sein de la CENI.

Une atmosphère de crise et d’incompréhension prévalait au sein de l’équipe de la CENI. Le principe voudrait que les membres de la CENI travaillent en totale indépendance en se donnant de communiquer aux électeurs les résultats tels qu’ils découlent de l’expression générale des électeurs dans les urnes en toute impartialité. Mais dans la réalité les différents membres de la CENI sont des membres de différents partis politiques. Chacun voudrait que ce soit son parti qui sorte gagnant de cette compétition à l’issue de laquelle on n’a qu’un seul gagnant. Les membres d’UNIR, plus forts que les autres, étaient en train d’user de leurs astuces illégaux pour faire basculer la balance en leur faveur, ce à quoi les autres s’opposaient ; d’où l’atmosphère de crise et d’incompréhension qui prévalait au sein de la CENI.

L’intervention de présidents de pays voisins témoignait de toute l’importance de la crise qui coiffait les travaux au sein de la CENI. Les présidents Alassane Ouattara de la Côte-d’Ivoire et John Dramani étaient intervenus pour détendre le climat de crise qui régnait à la CENI. Ceux-ci n’avaient que des casquettes de facilitateurs et ne pouvaient grand-chose au problème auquel était confronté la CENI. N’ayant pas de grands pouvoirs, ils se cantonnent à dire aux membres de la CENI de se remettre ensemble au travail et de livrer aux populations des résultats dignes de ce nom. Aucune palpable solution au problème posé. Il faut rappeler que le Togo étant un Etat souverain, un président d’un autre pays ne peut y avoir un quelconque pouvoir. Donc ceux qui ont espéré un salut en la venue de ces deux présidents n’ont pu le faire qu’en totale ignorance.

La proclamation des résultats de l’élection présidentielle s’est fait en totale méconnaissance des règlements de la CENI. Ces règlements prévoyaient qu’avant la proclamation des résultats il y ait une plénière au sein de la CENI, c’est-à-dire que tous les membres de la CENI devraient se réunir et se mettre d’accord sur les résultats qui devraient être publiés. Cet aspect des choses a été complètement ignoré volontairement en 2015. Le président de la CENI, en 2015, avait publié des résultats qui n’ont pas été approuvés par les autres membres de la CENI, ces derniers devenus contestataires des résultats clandestinement publiés.

L’armée était même mobilisée pour réprimer sévèrement tous ceux qui voudraient s’opposer au déroulement des mascarades. A l’heure où Taffa Tabiou publiait les résultats irréguliers, plusieurs militaires armés peuplaient le lieu de proclamation. Leur présence n’était pas du hasard. Ces militaires avaient pour rôle de réduire au silence toute force qui oserait s’opposer à la proclamation irrégulière des résultats de la présidentielle d’avril 2015.

La persécution des défenseurs de la vérité des urnes n’était pas exclue. Les quelques membres de la CENI qui ont voulu défendre la vérité des urnes, dont Francis Pedro AMUZU comme lui-même le dit dans son témoignage du 18 juin 2016, ont été persécutés ce jour de la proclamation des résultats.

Des manigances des uns pour jeter du discrédit sur d’autres. Dans son témoignage Francis Pedro AMUZU rapporte qu’un peu avant la proclamation des résultats les dirigeants d’UNIR avaient rassemblé au niveau de Lomégan des colosses armés de machettes, de gourdins, de pistolets, habillés des couleurs de l’ANC sans être de véritables membres de ce parti, prêts à semer le désordre dès que le signal leur est donné. Ces milices étaient prévues pour semer le désordre, exterminer les populations qui s’insurgeraient, et faire porter le chapeau à l’ANC.

Les manœuvres incantatoires n’étaient même pas dissimulées. Francis Pedro rapporte que dans une salle du lieu où travaillait la CENI il y avait un bon nombre de charlatans arrivés avec leurs plus précieux outils. Il avoue qu’en prélude à la proclamation, il y a eu même des hostilités, des échanges, des affrontements par des formules incantatoires entre les camps ANC et UNIR.

Pour finir son témoignage Francis Pédro AMUZU proclame avec conviction que Faure Gnassingbé n’a pu être le véritable vainqueur du scrutin présidentiel d’avril 2015. Selon lui Faure Gnassingbé n’est qu’un usurpateur qui est assis à la place qui revient légitimement à l’actuel chef de file de l’opposition Togolaise Jean-Pierre FABRE.

                                                                                                                           Dzifa GBEGLO

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