Le patriotisme, notion noble s’il en est, semble parfois réduit à une réaction émotionnelle dictée par les tendances des réseaux sociaux. Il y a quelques semaines encore, l’opinion togolaise a démontré un engouement spectaculaire autour d’un jeune talent propulsé sous les feux des projecteurs. Si cette ferveur populaire témoigne d’un attachement sincère à la réussite de ce jeune compatriote , elle interroge néanmoins sur sa sélectivité et la méthode pour y arriver.
Pourquoi certaines figures bien qu’elles méritent elles aussi des félicitations et hommages, à travers leurs bravoures dans des domaines pas des moindres avec des exlpoits moins médiatisés , comme les sciences, lettres, architecture, sport ou innovation. Pourquoi, ne bénéficient-elles pas du même soutien collectif ? Le patriotisme ne devrait-il pas transcender le cadre du divertissement ?
L’observation de cette inégalité dans les manifestations de fierté nationale met en lumière un phénomène qui préoccupe : un patriotisme à géométrie variable, souvent déclenché par des événements à fort potentiel viral. En d’autres termes, tant que les projecteurs ne sont pas braqués sur une performance, elle passe sous silence et à tendance à faire la promotion de la médiocrité et de la paresse tronquée sous le voile de la prouesse. Il ne s’agit pas ici de minimiser le mérite de ceux qui captivent les foules, mais de souligner l’importance d’une reconnaissance équitable, ainsi que les critères de sélection. Chaque Togolais qui porte haut les couleurs du pays à l’international mérite d’être célébré avec la même intensité. L’excellence ne se limite pas à ce qui fait le buzz et qui n’a aucun mérite d’impacter positivement la jeunesse et qui n’apporte rien à la construction d’un Togo prospère.
A travers cette réflexion, c’est un appel à la cohérence et à la maturité dans l’engagement patriotique qui est lancé. La grandeur d’une nation se mesure aussi à sa capacité à valoriser tous ses talents, dans tous les domaines.
Le patriotisme ne doit pas être un réflexe émotionnel, mais une culture consciente, constante et inclusive. Il est temps de passer d’un enthousiasme passager à une fierté véritablement partagée.
Une jeunesse oisive et passive
La société togolaise fait de plus en plus la promotion d’une certaine jeunesse qui cultive la paresse et la facilité. Webcomedien par ici et créateur de contenu par là, c’est ce à quoi est réduit nos jeunesse. Ces bras armés de la nation ont choisi le côté le plus facile. Au quotidien, c’est la facilité sur fond d’invectives et de railleries qui sont servies à longueur de journée sur les réseauxsociaux. C’est à ce scénario improbable que l’Etat associe son image en donnant son onction à cette dérive dangereuse , j’ai nommé » Donné TV7 »
Que deviendra cette jeunesse à travers l’événement « Donné TV7 « ?Pour la plupart, ils peuvent y arriver aussi facilement. En quoi nos ministres et le chef de l’État associent leurs images à ce qui s’est passé sur les réseaux sociaux et loin des problèmes de la cité ? Comment un jeu organisé par certains quidam en quête de popularité et de gain peut fasciner tant au sommet d’un État sérieux ? En attendant que toute la jeunesse se retrouve sur les réseaux sociaux, que la providence veille sur notre pays.
Bienvenu SAVI