Au Togo, les professionnels des médias continuent de travailler dans des conditions précaires, avec peu de soutien significatif de l’Etat pour appuyer ce secteur qui participe d’une manière ou d’une autre, au développement du pays. Comparé au autres pays, le paysage médiatique togolais végète dans la précarité. Au Sénégal par exemple, le Fonds de Développement de la Presse, vient de connaître une augmentation, d’après le Ministre de la Communication, Alioune Sall, à travers une récente sortie. Le Togo peine à offrir une assistance comparable à ses journalistes.
Une aide publique insuffisante au Togo
Le Fonds d’Aide à la Presse au Togo reste largement insuffisant pour répondre aux besoins croissants des médias et de leurs professionnels. La plupart des journalistes togolais, en particulier les jeunes reporters, sont souvent mal rémunérés, sans protection sociale ni moyens techniques adéquats pour exercer leur métier. Cette précarité, aggravée par des budgets limités et une dépendance aux financements privés, freine le développement du secteur.
En comparaison au Sénégal, le Fonds de Développement de la Presse a été porté à 4 milliards de francs CFA, une augmentation rendue possible grâce à des efforts de recouvrement financier et une volonté politique manifeste. Ce fonds est destiné à améliorer les conditions de travail des journalistes, soutenir les médias et structurer le secteur. Au Togo, 150 millions FCFA ont été versés à 150 médias, une somme jugé très bas vis-à-vis de la taille des besoins éprouvés sur le terrain.
Un secteur stratégique négligé
Alioune Sall, en évoquant la nécessité de « reconnaître tous les organes et clarifier qui est qui » met en lumière une gestion proactive qui fait défaut au Togo. Ici, l’absence d’un cadre clair et d’un soutien financier suffisant limite la capacité des médias à se professionnaliser et à remplir leur rôle d’acteurs stratégiques dans la société. Alors que les autorités sénégalaises affichent une ambition claire de moderniser leur paysage médiatique et de lutter contre la précarité des journalistes, les initiatives similaires manquent au Togo. Les subventions publiques sont souvent symboliques et insuffisantes, et les acteurs du secteur peinent à obtenir des revenus stables, que ce soit par la publicité ou d’autres sources de financement.
Urgence d’une réforme au Togo
Pour combler ce retard, le Togo devrait s’inspirer des démarches entreprises au Sénégal et dans certains pays de la sous-région, en augmentant son aide publique à la presse et en restructurant son secteur médiatique. Cela passe par une meilleure reconnaissance des organes de presse, des réformes pour encadrer la publicité, et une véritable volonté politique d’améliorer les conditions des journalistes.
La presse joue un rôle crucial dans le développement démocratique et la promotion des droits humains. Ignorer la précarité des journalistes, c’est risquer d’affaiblir la liberté de la presse et d’hypothéquer l’avenir de ce secteur stratégique. Un engagement ferme de l’Etat togolais est donc impératif pour offrir aux journalistes les moyens de vivre dignement de leur métier et pour garantir un développement équilibré de l’espace médiatique national.
El bicho