mardi, 13 mai 2025

Alors que s’ouvre ce matin à Lomé le sommet de l’Union africaine sur la dette, une autre réalité se fait sentir sur certains artères de la capitale : celle du ralentissement brutal des activités économiques. Boutiques fermées, circulation paralysée, commerçants à cran… Le passage des cortèges officiels devient, pour beaucoup, synonyme de pertes et de frustration.

Le prix de la sécurité ?

Depuis les premières heures de la journée de ce lundi 12 mai 2025, certains axes notamment aéroport à Amina, de la Colombe de la Paix à Déckon, ou encore de GTA à la Colombe en passant par super Taco sont quasiment à l’arrêt. Les forces de l’ordre postés en nombre sur le long de ces tronçons, ont, comme toujours ordonné l’évacuation d’articles et produits étalés devant les boutiques, la fermeture de certains des commerces pour favoriser le passage des délégations . Une routine bien connue des togolais , qui voient leurs revenus s’envoler à chaque déplacement du chef de l’État ou des cortèges officiels lors des sommets dans la capitale togolaise.

Colère sourde, pertes réelles

A Déckon, Derman, vendeur de téléphone portable , a dû fermer les portes de sa boutique dès 7 heures . « C’est à cette heure que les clients commencent à arriver. On nous coupe l’herbe sous le pied. Comment peut-on faire prospérer nos affaires dans ces conditions ? » s’insurge-t-il.
Même indignation du côté de Gaston, mécanicien installé près de la Colombe de la Paix. « On ne remet pas en cause la sécurité du Président. Mais empêcher les citoyens de travailler, c’est étouffer l’économie de ceux qui peinent déjà à joindre les deux bouts. », s’est-il plaint.

Un malaise grandissant

Au-delà des désagréments, c’est une vraie question de gouvernance qui se pose. Le contraste est saisissant entre la rigueur sécuritaire déployée à chaque passage officiel et la précarité croissante de milliers de petits acteurs économiques. Dans un pays où l’économie informelle représente une large part du tissu économique, chaque heure d’interruption compte.

Pire encore, l’absence totale de communication sur ces blocages souvent décidés à la dernière minute laisse un goût amer. Entre flou organisationnel et manque d’anticipation, la confiance s’effrite. D’aucuns s’interrogent : ces mesures sont-elles toujours justifiées ou relèvent-elles d’un excès de zèle des agents de sécurité surtout policier ?
Sans prendre sa défense, la faute ne serait pas totalement imputable au sommet de l’Etat, car des agents zélés qui profitent de la situation intimident parfois les commerçants ou tenanciers de boutiques.
A super Taco par exemple, deux agents de police sont venus empêcher le service mécanique de l’agence de la Moto Apsonic de travailler et ont menacé de fermeture alors que les officiels sont déjà très loin , à l’hôtel 2 février.
( Image de deux agents de police menaçant de fermeture l’agence Apsonic de Super Taco).

Une organisation à revoir d’urgence

La sécurité présidentielle est, certes, non négociable. Mais peut-elle se faire au détriment du quotidien des citoyens ? Un équilibre est possible et nécessaire entre impératifs protocolaires et dynamique économique. Miser sur la concertation, la planification et la transparence pourrait éviter que le passage d’un cortège ne rime systématiquement avec paralysie urbaine.
Au cœur de ces critiques se joue une aspiration profonde : celle d’un État qui protège, sans asphyxier.

228news.

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