Récemment, une vidéo troublante a circulé sur les réseaux sociaux, montrant des populations puiser du riz avarié déversé sur un dépotoir public. Cette scène choquante, révélatrice d’une extrême pauvreté, soulève aussi des questions sur la responsabilité des auteurs, celle des autorités publiques et surtout la question de sécurité alimentaire dans le pays. Si les autorités n’ont pas pu prendre des mesures pour prévenir de tels actes, en vertu de leur pouvoir de police administrative, elles n’ont pas non plus identifier ses auteurs. Après ces manquements qui ont conduit les populations à se servir du stock impropre à la consommation, le Gouvernement sort un communiqué pour chercher les auteurs et pour déconseiller la consommation de ce riz. De l’autre côté, la BB Lomé, responsable de l’acte, sort un communiqué de presse pour se sortir d’affaires alors que le produit avarié est déjà déversés dans les ménages et dans des marchés.
Les médecins après la mort.
La BB a manqué à l’obligation de détruire dans les règles de l’art, le riz impropre à la consommation. L’entreprise brassicole s’est rendue coupable en ne prenant pas de dispositions réglementaires en la matière. Si dans son communiqué, BB Lomé estime avoir confié la destruction du produit à un cabinet, cela ne l’empêche pas de procéder à la vérification et au contrôle du respect des normes. La confiance n’exclut de le contrôle, dit-on.
L’Etat complice
Ne pas pouvoir identifier la société responsable de cet acte pour la prévenir , pour les autorités publiques, c’est un manquement grave qui s’apparente à une complicité. Le communiqué du Gouvernement qui manque de mesures coercitives , en dit long.
En effet, les autorités publiques ont la responsabilité de garantir la sécurité alimentaire et la santé de la population. Cela implique une surveillance rigoureuse des pratiques de gestion des déchets et une inspection régulière des entreprises alimentaires. La défaillance des services de sécurité et de santé de l’Etat à intervenir face à de tels actes , remet en cause leur capacité à assurer la sécurité des togolais sur le plan alimentaire et du bien-être.
A cet effet, elles devaient user de leur pouvoir de police administrative plutôt que celle judiciaire, afin de prévenir le mal.
Médecin après la mort
Le communiqué conjoint signé du Ministres en charge du commerce, celui de la sécurité et de la santé, semble venir en retard. Le riz avarié déversé de façon anarchique sur les dépotoirs circulent déjà sur le marché et dans les ménages. Le temps mis par les autorités pour alerter et prévenir les populations ressemble à un médecin qui intervient au chevet d’un malade après sa mort.
Ce fait qui constitue un danger de santé publique, ses auteurs doivent répondre conformément à la loi. Il est impératif que des sanctions sévères leur soient infligées afin de dissuader de tels comportements, qui mettent en péril la vie des citoyens togolais.
Outre les mesures répressives, il est aussi essentiel de sensibiliser la population des risques sanitaires liés à la consommation de produits avariés. Les campagnes de sensibilisation peuvent jouer un rôle clé en informant les citoyens des dangers de tels actes et en les incitant à signaler les abus.
Ce triste événement doit être le catalyseur d’une réflexion sur la gestion des déchets et la sécurité alimentaire au Togo.
Ça ne va pas
L’affluence autour de ce riz avarié est révélatrice de beaucoup d’anomalie. Il s’agit de l’extrême pauvreté et de la faim qui sévit.
Le faible pouvoir d’achat couplé avec l’inflation , expose le togolais à la sous alimentation et à la faim.
Maintenant que la BB Lomé s’est déclarée elle-même responsable des faits, l’on attend beaucoup les autorités quant aux sanctions à prendre à son encontre.
El bicho